La Scuderia Ferrari vit une saison 2025 pleine de rebondissements. Après un début d’année marqué par des performances en demi-teinte, le Grand Prix d’Azerbaïdjan a mis en lumière les premières tensions internes entre ses deux têtes d’affiche : Lewis Hamilton et Charles Leclerc. Une situation révélatrice des enjeux d’une cohabitation sportive sous haute tension, dans un contexte où chaque point compte.
Un dépassement de trop : Le point d’orgue du GP d’Azerbaïdjan
À Bakou, la Scuderia Ferrari avait espéré mieux qu’une huitième place en guise de meilleur résultat. Mais au-delà de la déception sportive, c’est une décision stratégique en fin de course qui a cristallisé les tensions dans le box rouge. Lewis Hamilton, intégré à l’équipe cette saison, a été autorisé par le muret Ferrari à dépasser Charles Leclerc en toute fin de Grand Prix, afin de maximiser les chances de remonter dans le classement.
Le problème ? Ce dépassement devait être temporaire. Puisque Hamilton n’a pas été capable de passer les concurrents devant lui, il lui avait été demandé — selon les consignes d’équipe — de rendre la position à Leclerc. Or, cela n’a pas eu lieu, engendrant une incompréhension et une frustration visibles de la part du Monégasque. La scène n’a pas tardé à enflammer les paddocks.
Communication interne : le talon d’Achille de Ferrari ?
Ferrari a toujours été une équipe marquée par des histoires de rivalités internes, et celle qui se dessine entre Hamilton et Leclerc ne fait pas exception. L’arrivée d’un septuple champion du monde ne s’intègre pas simplement dans un effectif déjà construit autour de Charles Leclerc depuis plusieurs saisons. La hiérarchie n’est pas clairement assumée, et Bakou en a été la démonstration.
Dans les médias, Leclerc s’est montré irrité, pointant le non-respect d’une consigne claire. Pour lui, ce n’est pas le résultat final qui compte, mais le principe. Hamilton, quant à lui, a rapidement tenté de désamorcer la situation. Présent en conférence de presse avant le Grand Prix d’Indonésie à Marina Bay, le Britannique a déclaré : « J’ai parlé à Charles. Tout va bien. Charles a été formidable, et oui, nous avons travaillé sur la communication pour nous assurer que cela ne se reproduise plus. » (source : déclarations presse – Grand Prix de Singapour 2025).
Concrètement, cette situation révèle une faille dans la gestion de course de Ferrari. Un message mal compris ? Une décision tardive ? Ou simplement la démonstration que ces deux pilotes cherchent encore à s’imposer dans un rôle de leader ? Alors que Mercedes et Red Bull continuent de dominer sur le plan stratégique, la Scuderia ne peut plus se permettre des zones grises internes.
Un duo explosif mais encore à synchroniser
Le duo Leclerc-Hamilton est, sur le papier, l’un des plus excitants de la grille 2025. Mais la complémentarité ne s’improvise pas. Si l’expérience et l’aura de Hamilton sont incontestables, Leclerc n’en reste pas moins un prétendant légitime au titre, et refuse d’être relégué au rôle de numéro 2.
Ces tensions ne sont pas inhabituelles en Formule 1, mais elles peuvent rapidement devenir contre-productives si elles ne sont pas bien encadrées. Ferrari l’a appris à ses dépens dans le passé (Räikkönen-Alonso, Vettel-Leclerc…).
La bonne nouvelle ? Les choses semblent s’être apaisées pour le moment. L’attitude d’Hamilton, qui a pris l’initiative de s’excuser et de clarifier les choses avec son coéquipier, est un signal positif. Côté Ferrari, il est impératif de capitaliser sur cette discussion pour améliorer la communication entre les deux garages et le muret. En période de pénurie de victoires, l’unité est une condition de survie.
Cap sur Singapour : Objectif rédemption
L’épisode de Bakou doit donc marquer un tournant. Le Grand Prix de Singapour offre une nouvelle opportunité à Ferrari de retrouver le chemin du podium. Leclerc y avait remporté sa toute première victoire avec Ferrari en 2019, tandis qu’Hamilton connaît le tracé sur le bout des doigts. Une bonne stratégie, une communication claire et une cohésion retrouvée pourraient bien faire la différence sur le difficile circuit urbain de Marina Bay.
La Scuderia Ferrari joue gros dans les semaines à venir. Entre la pression médiatique et l’exigence de résultats, Enrico Cardile et Frédéric Vasseur devront veiller à canaliser l’énergie de leurs pilotes vers un objectif commun : ramener Ferrari tout en haut.